(Non, il n’y a pas de faute d’orthographe dans mon titre ;-)).
Il y a quelques mois, j’ai créé cette peinture:
C’était alors ma façon à moi de m’affirmer «Je reconnais enfin qu’être différente est une bonne chose tant que je l’accepte pleinement». Je me sentais tellement en dehors de tout. Comme si je n’appartenais nulle part, à rien. J’étais seule et le vivais plus que mal.
Pourquoi n’avais-je pas les mêmes centres d’intérêt que mes camarades au lycée ? Pourquoi ne se préoccupaient-ils pas des mêmes choses que moi ? Pourquoi personne ne voyait donc cette immense souffrance dans laquelle je baignais ?
Cela m’a demandé des années avant de me sentir bien. Pas particulièrement dans mon corps, non, mais pour finalement faire la paix avec mon Âme. Acceptation…
Il y a quelques nuit, j’ai fait un rêve duquel je me suis réveillée avec la certitude de devoir le noter immédiatement dans mon Journal (toujours avoir un carnet et un crayon sur la table de chevet… une de mes règles numero 1) afin de ne rien oublier. En voici un bout:
Cela implique un groupe d’étudiants en art dont je fais partie, un grand jardin publique où se trouvent des arbres gigantesques, un professeur (note: personne réelle, artiste vivant à Portlant et dons les bras sont remplis de tatouages… vous voyez qui c’est ?) ainsi qu’une compétition entre plusieurs groupes. À un moment donné, mes camarades sont tout excités par le fait que Michael Jordan nous donne un bout de son maillot officiel à intégrer dans notre collage… je ne comprends pas la raison de cette exaltation. Je m’isole et commence à pleurer. C’est alors que notre professeur vient vers moi, me fait signe de m’assoir sur l’herbe et me demande pourquoi je pleure; je réponds que je ne comprends pas pourquoi je ne ressens pas la même chose que les autres, que je veux simplement continuer notre projet et voir à quoi cela va aboutir, pourquoi suis-je encore à part de la masse. Voici alors ce qu’il me répondit:« Tu es passionnée depuis longtemps, tu as la création qui coule en toi. Accepte le fait d’être différente, d’avoir ton propre style, ta propre voix. C’est ce qui fait que tu es unique, c’est ta force. Alors oui, cela implique de la solitude, souvent, et aussi aller à contre-courant parfois, mais écoute cette petite voix en toi, amuse-toi, expérimente, et tu verras bien ce qui en découlera ! Cependant, ne te perds pas en route parce que tu as voulu faire comme la majorité: ce serait du pur gâchis.».
Ne rigolez pas à ce rêve… la forme est un peu bizarre, certes (je veux dire… que vient faire Michael Jordan et son maillot orange fluo ??). Le message est très important pour moi.
J’ai longtemps eu peur de dire tout haut «Je n’aime pas les créations vintage» «La mode des objets Steampunk ne me parle pas tant que ça» «Mais c’est qu’est-ce qui est merveilleux dans les encres Distress ?!». Aller contre le courant et ce qui est IN peut être terrifiant, ça l’était pour moi du moins. Surtout lorsque je débutais dans l’univers artistique et que je tâtonnais à trouver ma place.
Mes premiers pas ont été faits dans le monde excentrique de Suzi Blu et sa classe Les Petites Dolls (la première qu’elle enseignait… pour dire que c’est loin maintenant). Mes premières Trollettes ressemblaient aux siennes, en moins bien, je copiais pour apprendre, pour comprendre. Puis je m’en suis éloignée de plus en plus en trouvant ma voix, mon style. Cela m’a demandé deux ans de travail quasi quotidien, d’expérimentations, d’échecs parfois cuisants. Mais aujourd’hui, je vois toujours autant de Petite Dolls dans le milieu artistique, les mêmes que Suzi Blu, comme s’il était plus facile de continuer de copier (sans doute sans que cela ne soit même conscient) plutôt que de chercher à découvrir son propre style; cela me met en quelques sortes mal à l’aise sans trop savoir exactement pourquoi. Attention, je ne les blâme pas ni rien, j’essaie de comprendre.
Celat m’a donc pris environ deux années entières pour définir ce que j’adore, ce que je n’aime pas, explorer les outils qui me conviennent le mieux… deux ans à y bosser tous les jours un peu ou presque; cela ne se fait pas en un jour (ou alors si c’est le cas pour vous, vous êtes super chanceux). Et je suis toujours en train d’expérimenter, parce que je suis comme ça.
Accepter la Zarbi en moi, et accepter que cela se reflète obligatoirement d’une façon ou d’une autre dans ce que je créé, est un énorme acte de foi.
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